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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 09:55

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                                                               Les Mages

 

 

 

 

 

Qui ne connaît les "trois rois mages " ?                                                                                                       (Mat. 2,1 )

Les siècles les nomment : Gaspard, Melchior et Balthasar.

Ils apportent à l'enfant de la crèche de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Un vieil évêque pensait hier en méditant que l'or pouvait représenter les cultures du monde, l'encens les religions et la myrrhe les arts ... Chacun peut aussi découvrir dans ce récit ce qu'il destine personnellement à l'enfant de la crèche

Qui sont ces mages, ces sages ? À qui s'adressent-ils ? Pourquoi ont-ils résisté à deux mille ans d'histoire ? Il y a là mille questions à explorer.

Un matin, les trois rois mages repassent derrière mes yeux fermés et deviennent Kali, Rama et Ali, puis leur femmes prennent vie et se mettent à parler.

 

 

1 Les Mages du Levant.

 

Le soleil s'efface derrière l'horizon, les crêtes des montagnes s'éclairent quelques minutes.

L'étoile du berger est suspendue au delà du grand cèdre.

 

Le rocher sur lequel Kali est assis garde la tiédeur du jour.

Une joie étrange l'accompagne quand il se pose sur cette pierre.

La lumière rose infiltrée derrière ses paupières fermées s'efface bientôt.

Est-ce le jour ? Est-ce la nuit ?

Est-il hier ? Aujourd'hui ou demain ?

 

Tous ces temps, mille pensées le traversent et il doit soutenir de la main son front brûlant.

Ses journées se passent à lire et garder les troupeaux.

Ses nuits à contempler le ciel, à découvrir sa vie cachée.

La voix de sa femme Samantha est seule à le distraire

           

Samantha            - Le repas est prêt ! Tu peux venir !

Kali                      - Sais-tu, femme ?

Samantha            - Dis moi et je saurai.

Kali                     - Il se passe du nouveau dans les étoiles. Je le sens.

Samantha            - Que peut-il arriver de nouveau ici ! Viens   manger, c'est prêt.

Kali                     - Viens dehors et tu verras.

 

À son grand étonnement, Samantha vient et ils sortent tous deux dans le frais de la nuit. Les millions d'étoiles sont là, devant leurs yeux, pointées sur la voûte.

 

Samantha            - Mon corps de femme frémit au dedans.

Kali                     - Une lumière ! Regarde !

Samantha            - Toi c'est dehors et moi c'est dedans !

Kali                     - J'appelle Ali... lui, il écoute la terre.

 

Il sort dans la nuit et court vers la tente voisine.

Ils sont une troupe de mages qui vont de village en village et dorment là ce soir.

Il secoue les cordons de la porte.

 

Kali                      - Viens voir !

Ali                        - Je dors !

 

Soudain une dispute et il entend s'exclamer Naomi la femme d' Ali :

 

Naomi                    - Va voir, Ali ! Mon corps me parle.

 

Les deux mages se retrouvent sur le rocher des visions.           

 

Kali                        - Ne trouves-tu pas que ce rocher est trop chaud ?

 

Ali se penche sur la pierre et écoute un long instant.

 

Ali                        - La terre frémit, tu as raison.

 

La porte de la tente de Kali bat à nouveau, c'est Naomi qui vient se glisser à côté de son amie.

Elles se retrouvent ainsi quand leurs hommes travaillent sur la terre comme au ciel.

Elles ne l'avouent pas souvent, mais elles sont souvent les premières à deviner les songes et merveilles qui les font vivre.

La porte bat à nouveau, c'est Rivka leur autre voisine qui passe la tête et dit:

 

Rivka                   - Vous aussi ?

Samantha            - Nous aussi.

Naomi                  - C'est quelque chose qui arrive.
Samantha            - Et si c'était quelqu'un ?

 

Rama, le mari de Rivka passe la tête à la porte et leur dit tout bas:

           

Rama                   - Nous les hommes, nous allons tous trois sur la  colline.

                            On y voit de loin si quelque chose veut passer.

Rivka                   - Ce n'est pas toi qui l'empêchera de passer si c'est  le moment !

Rama                   - Ça vient de loin.

Samantha            - Ou de haut ?

Rama                   - Taisez-vous ! Rien n'arrive dans le bruit.

 

Sur la colline, les trois hommes scrutent les quatre fonds du ciel.

Nul oiseau, nul jappement, nul glissement.

Mais comme un long soupir qui vient se poser là, devant eux.

 

Kali                      - Oui ?

Ali                        - Lumière, ombre ou soupir, dis nous que faire !

Rama                    - Nous ne sommes que trois mages sur leur rocher.  Dis nous !

 

Le soupir les enveloppe, l'ombre les pousse et les tourne vers une lueur de fond de ciel, là bas vers l'orient si grand.

Ce n'est pas le soleil qui vient de disparaître dans leur dos.

De mémoire de mage, ils n'ont jamais rien vu de tel.

Serait-ce le grand soir de leur vie ?

 

Les femmes devant leurs tentes se tiennent les mains et chantent tout bas l'air d'une berceuse pour ce qui vient de surgir, au milieu de nulle part.

Les hommes cherchent de grandes choses, alors que cela ne peut être que tout petit comme toute nouveauté pour une femme.

Ça, elles  connaissent, mais n'ont pas les mots pour le dire..

 

Samantha                 - Je sens, Rivka, que tu pourrais préparer les chameaux.

                                 Peut-être sommes nous les seules au monde à vivre cet instant.

Rivka                        - Appelle Ali, appelle Kali et Rama.

     Ils doivent partir... Ils doivent découvrir qui éclaire ainsi.

Naomi                       - Je chauffe du thé.

 

Les trois femmes s'affairent et déjà les hommes arrivent. Ils disent que pour eux, c'est une étoile.

 

Samantha            - Vous n'allez pas partir sans rien

Kali                        - Si c'est royal, il faut de l'or.

Ali                        - Si c'est petit comme le monde dans un enfant, il faut de l'encens.

Naomi                  - Si c'est fragile comme un souffle, prenez cette myrrhe.

                             Nous n'avons rien d'autre ici, que le feu et le pot pour le thé.

Samantha             - Comment saurons nous ce qu'ils vont trouver ?

Rivka                    - J'ai dehors trois colombes fidèles qui reviennent toujours.

                             Mettons les dans une cage et ils nous les enverront quand il faudra !

 

Les hommes sont assis droits comme marbre, bouche serrée,

yeux baissés sur la découverte enclose dans leur cœur.

Les pans de leurs manteaux cachent l'offrande des femmes à l'inconnu de lumière.

 

Des bruits de bottes, de cuir qui se tend, ils sont là-haut près du ciel, sur leurs bêtes frémissantes.

Le sable vole, les longues pattes se croisent et balancent les voyageurs vers l'inconnu.

Les trois colombes effarées dans leur cage volettent et passent d'une patte sur l'autre. Leurs cages oscillent sur le dos du dernier chameau.

Ils sont partis.

 

Les trois femmes se regardent puis leurs yeux fixent le foyer.

Les hommes ont leur lumière,

Il reste pour elles la chaude braise en leur désert de solitude.

 

Elles échangent les mots qu'elles trouvent:

 

Samantha            - Avez-vous idée pourquoi nous sommes là ?

Naomi                  - Pour que nos cœurs unis accompagnent les hommes ?

Rivka                    -  Parce que les femmes sont curieuses et veulent savoir ?

 

La lumière chaude du foyer les pénètre en poursuivant ses ondoiements.

Joues rouges et yeux brillants elles se laissent envahir par ce qui doit venir.

 

Samantha            - Ce qui doit venir était-il déjà là ?

Naomi                 - Mon cœur est si chaud...

Rivka                   - Je ne sens rien, je ne vois rien, parlez-moi !

 

Ce soir là, le feu ne s'éteint pas, ne brûle plus le bois, ne fait plus son bruit qui dévore.

Les trois femmes veillent ce qui vient et qui est déjà là.

 

Samantha            - Avez-vous vu le feu ? Ou bien est-ce un rêve ?

Naomi                 - Tu ne dors pas, je vois.

Rivka                   - Vous dites vrai ! On dit qu'un certain Moïse a contemplé un tel feu qui ne dévorait pas le  bois         

Samantha            - Voilà plus de mille ans que Moïse est mort...Tu rêves !

Naomi                        - Alors... Dis-moi ce qui arrive !

                            Pourquoi un tel feu vieux de mille ans viendrait-il réchauffer les trois femmes que nous sommes ?

                       

 

Rivka entame une très douce chanson et les trois amies se serrent l'une contre l'autre et contemplent en elle l'étoile qui a éveillé leurs maris et qui file, là bas, guidant les trois hommes.

 

                        Où vas-tu, étoile d'orient ?

                        D'où viens-tu dans ce ciel noir et brillant ?                                   

                        Tes sœurs sont légion, mais Toi, tu es Une.

                        Quel fil invisible te tire vers le couchant ?

                        Dis-nous, l'étoile, dis nous.

                        C'est pour nous ? C'est pour nous ?

                        Est-ce vrai, ou bien mirage de sable noir ?

                        Si c'est vrai...

                        C'est pour qui ?

                        C'est Qui ?

 

 

2 Les Mages cheminent vers le couchant.

 

 

Kali                        - Il fait jour maintenant.

Ali                        - Je ne vois plus l'étoile.

Rama                        - Voyez-vous un chemin, une piste ?

Kali                        - Que faire sans la nuit et son étoile pour nous guider?

 

Rama                        - Regardez les traces derrière nous dans le sable.

Kali                        - Tu dis vrai ! Elles sont droites derrière notre dos.

Ali                        - Continuons dans leur direction !

Rama                        - Je préfère nos étoiles à ce sable.

Ali                        - Tu dis vrai ! Comment suivre une direction sans la voir.

Kali                       - Comment aller sans voir ?

Rama                    - N'est-ce pas comme notre vie ? On ne connaît qu'hier.

Ali                        - Mais, avez-vous remarqué comme moi ?

Kali                      - Quoi ?

Rama                    - N'est-ce pas souvent dans les rêves que l'avenir s'entrevoit ?

Ali                        - Oui ! C'est parfois comme un oiseau qui passe.

Kali                      - Mais si tu le cherches au réveil, il est passé.

Rama                        - Cette nuit, le mien a aussi chanté et je m'en souviens.

Ali                        - Dis-nous !

Rama                    - Il poussait un petit cri qui montait puis chantait Chalom et continuait Chalem... Chalem.

Kali                      - Je préfère le chant de notre étoile.

Ali                        - Je n'entends que le silence quand je la regarde...Et vous ?

Rama                    - Oh !.. Parfois je lui chante, je lui demande:

                             "Où vas-tu, belle étoile ?

                             Réchauffe moi, dans ce désert sans voix..."

Ali                        - Ce n'est pas une chanson, ça !

 

Et le vent se lève, le vent qui prend par dessous et soulève tout ce qui dort tranquille.

Les trois sages et amis tendent une toile et se posent là.

Traces effacées, souffle levé, bouches cachées, les paroles cessent.

L'un ne pense à rien, l'autre pense à sa femme et le dernier pense à l'oiseau, puis à l'étoile.

N'ont-ils pas perdu l'esprit en partant avec trois colombes, de l'or, de l'encens et de la myrrhe ?

 

Soudain le vent tombe. Autour d'eux le sable, ses vagues immobiles et un silence d'avant le temps.

 

Kali                        - Il me vient quelque chose de là bas, là où je tends le bras.

                              Ça s'est posé dans ma tête.

                              À votre avis, qu'y a-t-il de plus neuf et de plus beau dans le monde ?

Rama                     - Un enfant qui vient ! C'est sûr !  Un qui verra ce que nous ne verrons pas.

                             Un enfant qui nous fait hommes. C'est le plus beau de la vie.

Ali                        - Tu dis vrai: quand Naomi nous a donné notre fils, je suis devenu roi !

Kali                       - Alors ! C'est le monde à l'envers : ce sont nos enfants qui nous font rois ?

Rama                    - C'est vrai ! Je rirais bien si on nous nommait plus tard les trois rois mages !

Ali                        - Maintenant le vent est tombé, où allons nous ?

Kali                      - Quels signes nous avons reçu !

Rama                    - On a parlé d'enfant et de roi.

Ali                        - Ce soir, regardons où va l'étoile, peut-être que nous saurons demain ? La création a commencé un                               soir, et il y eut un matin. Souvenez-vous

 

Au matin, la ville apparaît, dorée face au soleil, là bas sur une colline.

Un homme qui passe les renseigne : C'est Jérusalem, la ville des juifs.

 

Rama                      - Savez-vous que nous ne sommes pas encore assez sages, quoique mages !

Kali                        - Pourquoi?

Rama                     - Nous n'avions pas trouvé le troisième signe, et nous aurions pu ! Cherchez !

Ali                          - J'ai trouvé ! L'oiseau de Rama qui chantait ! Souvenez-vous !

                               Un cri qui monte, puis chalom ou chalem: C'était Jérusalem !

Kali                        - Tu parles bien, mais que faire à Jérusalem ?

Rama                     - Aller voir le roi des juifs ! Il est le mieux placé pour connaître une naissance qui déplace une                         étoile !

Ali                        - Et si c'était son fils ?

Kali                        - Ne va pas trop vite avec un roi ! Leur humeur change vite ! Nous sommes d'abord des sages qui                         cherchent et lui font l'honneur de venir le voir.

                        Si l'enfant est son fils, on se prosterne, mais ne montrons pas les cadeaux.

Rama                        - Ce n'est pas une bonne idée de commencer par le roi : les rois aiment tendre la main vers l'or, c'est                         connu, c'est dangereux. Commençons par voir les passants et les paysans, les petites gens. Ils voient                         ce que les grands ne voient pas.

           

Kali                        - J'ai une idée !

                        Si on lâchait la première colombe ?

                        Nos femmes sauraient qu'on a trouvé quelque chose !

Ali                        - Attends demain, si nous sommes encore vivants !

 

Le sable vole, les pattes se croisent, les corps balancent et la grande ville montre bientôt ses portes.

 

 

 

 

 3 Jerusalem.                                                                                   

 

En arrivant dans la ville, les mages s'informent auprès des gens qui passent;                       

 

Mages                        -  Savez-vous où se trouve l'enfant qui vient de naître, le Roi des juifs ?

Passant                        - Il n'y a pas de nouveau né chez notre roi Hérode !

Mages                        - Une étoile nous guide vers lui. L'avez-vous vu ?

 

L'agitation saisit les habitants, les rumeurs les plus folles se mettent en route et grossissent : leur roi leur aurait-il caché une naissance au palais ? Les groupes se forment, les gardes écoutent, craignant des troubles et préviennent le palais.

Hérode est justement à sa fenêtre. Il surveille la foule avec le sûr instinct des puissants.

 

Hérode.                        - Gardes ! Pourquoi cette agitation ?

Gardes                        - Des devins sont arrivés et parlent d'un enfant qui serait ton fils.

                                   D'autres parlent du Messie qui doit arriver à l'improviste.

Hérode                        - Où doit-il arriver ?

Gardes                        - À Bethlehem en Judée.

Hérode                        - Questionnez les ! Je veux tout savoir !

Gardes                        - Ils disent qu'une étoile leur a parlé.

Hérode                        - Une étoile ? Ce sont des diseurs de bonne aventure des bonimenteurs.

Gardes                        - Le peuple les écoute.

Hérode                        - Qu'est-ce que le peuple ?

Gardes                        - Le peuple veut surtout voir ta puissance, grand roi. Rien ne doit la menacer.

 

Hérode se retire dans son palais et visite les idées qui lui viennent :

Quoi de plus dangereux qu'un enfant qui veut se faire roi ?

Il faut voir ces marchands de rêves pour qu'ils ne retournent pas les foules.

Personne ne doit le savoir.

Un soir, en secret, Hérode fait appeler les mages.

 

Hérode                        - Quelle nouvelle magnifique vous nous apportez ! Merci à vous !

Mages                        - Merci grand roi. Savez-vous où est l'enfant ?

Hérode                        - Vous êtes mieux placés que moi pour le trouver. Restez discrets car je crains qu'une telle nouvelle                                    provoque des troubles.

Mages                        - Tu parles bien, grand roi. As-tu vu l'étoile ?

Hérode                        - Je n'ai rien vu mais j'ai entendu la rumeur.

Mages                        - Tu n'as rien vu, dis-tu ?

Hérode                        - On parle de Bethlehem, et je me dois d'aller adorer ce nouveau né avant tout autre. Je vous                                    envoie en messagers, puis revenez me dire très exactement où il est.

Mages                        - Nous ne savons si tu seras le premier là bas. Tu es déjà le premier ici.

Hérode                        - Il y a combien de temps que vous avez-vous vu l'étoile ?

Mages                        - Elle ne ressemble pas à celles qui indiquent le temps.

                                  Peut-être qu'elle l'indiquera seulement au dessus de l'enfant ? Qui sait ?

Hérode                        - Allez ! Cessez de prophétiser !

                                   Et revenez, je raffole des bonnes nouvelles.

                       

 

 

4 Bethléem

 

Les trois mages quittent la ville.

Où est leur étoile ? Elle est restée invisible dans le ciel de Jérusalem.

Pourquoi leur cœur bat-il si vite ?

La nuit tombe brusquement.

 

Ali.                        - Nous sommes perdus, je ne vois plus l'étoile.

Rama                    - Les discours du roi nous ont brouillé le cœur.

Kali                      - Veux-tu dire qu'il faut un cœur pur pour voir notre étoile ?

Rama                    - Faisons silence avec le ciel, fermons les yeux.

Ali                        - L'étoile nous a conduit jusqu'ici, faisons-lui confiance.

Kali                      - Peut-être que les étoiles sont des paroles du ciel ?

Rama                    - Tu as raison pour la nôtre, je la vois presque les yeux fermés.

Ali                        - Regardez ! Devant nous ! Elle est là qui nous précède.

                             Et s'arrête là bas.

                            Au dessus d'un homme et d'une femme penchés sur un enfant.

Rama                   - Je lâche les colombes pour prévenir nos femmes.

Ali                        - Et annoncer un temps nouveau

Kali                      - Comment le ciel a-t-il pu s'ouvrir pour un si petit roi ?

 

 

 

***

                       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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